À une époque où peu d’entreprises étaient conscientes du problème des risques de travail forcé liés aux pratiques de recrutement dans la région, QDVC a mis en place des mesures pour mieux protéger les travailleurs.
QDVC est l’une des rares entreprises à travailler directement avec les agences de recrutement dans les pays d’origine plutôt que de s’appuyer sur une série d’intermédiaires au Qatar. La politique de recrutement de QDVC a toujours respecté le « principe de l’employeur-payeur ». Chaque contrat mentionne clairement que les coûts de recrutement sont couverts par l’entreprise et que les travailleurs ne doivent payer aucun frais dans le cadre de leur recrutement. Malgré cela, en 2014, à l’occasion d’une vaste enquête menée auprès des travailleurs, il a été constaté que les travailleurs étaient toujours victimes de frais de recrutement frauduleux auprès d’intermédiaires et des agences de recrutement dans leur pays d’origine. Une série de mesures supplémentaires a immédiatement été prise.
QDVC a ainsi renforcé le contrôle préalable de ses partenaires et des agences de recrutement. Des analyses plus approfondies des coûts de recrutement ont été conduites avec leur collaboration. QDVC a volontairement décidé d’augmenter les frais de service de ses partenaires les plus fiables pour dissuader les pratiques non éthiques et s’assurer de couvrir le coût potentiel de la démission et/ou du rapatriement anticipé des travailleurs, coût souvent négligé par les entreprises ou les agences travaillant dans le Golfe.
De même, QDVC a pris des mesures additionnelles pour s’assurer que les travailleurs soient systématiquement informés de leurs droits dès le début du processus. Ainsi, QDVC a accru son implication directe à chaque étape du recrutement, notamment en envoyant ses propres ressources humaines et équipes techniques dans les pays d’origine des travailleurs pour contrôler la conformité de ses partenaires à ses attentes, participer directement aux entretiens de recrutement et aux tests d’aptitude et communiquer directement avec les candidats sur l’absence de frais de recrutement.
QDVC a contrôlé l’efficacité de ces mesures notamment par le biais d’enquêtes auprès des travailleurs et en participant à une étude sur le recrutement éthique du New York University Stern Center for Business and Human Rights.
A partir des informations fournies par QDVC et des entretiens avec les travailleurs, l’encadrement, les agences de travail temporaire et les sous-traitants, le rapport a reconnu l’efficacité des mesures mises en place et a estimé que « la norme QDVC représente la pratique de recrutement la plus responsable qui existe actuellement dans l’industrie » promouvant ainsi la réplicabilité des pratiques de recrutement responsable au-delà de QDVC et du secteur de la construction.
Le rapport du New York University Stern à constaté que le modèle QDVC représente la pratique de recrutement la plus responsable qui existe actuellement dans le secteur
QDVC a poursuivi ses efforts, notamment concernant les pratiques de recrutement de ses agences de travail temporaire, grâce à un partenariat avec l’Organisation Internationale du Travail au Qatar signé en mai 2018, avec pour objectif de développer un corridor de migration entre le Qatar et le Bangladesh, sans frais de recrutement pour les travailleurs.
À la suite d’un audit initial réalisé par l’ONG Verité, un programme de renforcement des capacités des agences de recrutement et de placement au Qatar et dans les pays d’origine a été mis en œuvre. Plusieurs missions de suivi et d’accompagnement ont été organisées à Dacca et à Doha. Le projet, mené sur 3 ans, a permis à QDVC de transmettre sa politique, ses outils et ses bonnes pratiques à ses agences de recrutement et de placement en les alignant avec les Principes généraux de recrutement équitable de l’OIT publiés en 2019. En parallèle, l’université de Tufts a été mandatée pour évaluer de manière indépendante l’efficacité du projet pilote par le biais d’une enquête approfondie menée auprès de 343 travailleurs, conduite à différentes étapes de leur recrutement, puis durant leur emploi.
Les résultats de l’enquête ont révélé que le projet pilote a entraîné « une forte baisse des frais de recrutement et des coûts connexes ainsi que de la dette contractée par les travailleurs ». Il a également permis de « réduire considérablement les risques de pratiques trompeuses quant aux contrats de travail et débouché sur un mécanisme de traitement des réclamations efficace » au sein de ces agences. Alors que la majorité des travailleurs avaient contracté des dettes avant le projet pilote, 93 % d’entre eux sont arrivés sans aucune dette au Qatar après l’intervention de QDVC et de l’OIT.
Actuellement, l’OIT et le ministère du Travail du Qatar (ADLSA) mettent en œuvre un projet similaire autour du recrutement responsable dans le secteur de l’hôtellerie, en utilisant les enseignements du projet pilote de QDVC. Une série d’ateliers et de groupes de travail sont en cours d’organisation pour étendre cette action à d’autres secteurs, pays et corridors.
Le recrutement des travailleurs migrants est un sujet complexe, sur lequel QDVC et VINCI continuent de s’impliquer. Il figure comme le premier des 5 enjeux majeurs identifié et détaillé dans le plan de vigilance de VINCI. Des lignes directrices et des outils sont diffusés et mis à disposition de toutes les entités et des collaborateurs. De même, VINCI poursuit son engagement avec l’ensemble des acteurs intéressés : entreprises, organisations internationales, organisations professionnelles, organisations de la société civile.
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